De l'épluchage des châtaignes
Cela faisait une éternité que je n'avais pas épluché de châtaignes. Il faut dire que parcourir 800 km pour retrouver ma compagne préférée d'épluchage-papotage, c'est un peu long. (Ne désespère pas, Marie-Laure ! On viendra vous voir, promis !). L'idée de passer de longues heures à me brûler les doigts toute seule m'avait malgré tout effleurée il y a deux ans, mais elle ne s'était pas concrétisée : notre coin à châtaignes avait été ratiboisé !
Dans la forêt d'Oberbronn, mon panier à cueillette fait main avait fière allure, non ?!?
Cette année, j'ai bien failli y renoncer une nouvelle fois. Les quelques châtaignes trouvées en forêt le week-end dernier étaient toutes petites, en raison du manque de pluie. Nous en avons ramassé quelques-unes quand même et je me suis dit que je trouverais bien le courage de m'y mettre...
Et puis, ce week-end, alors que je ne m'étais toujours pas occupé de mes petites châtaignes, je n'ai pas pu résister aux énormes marrons vendus sur un sympatique marché bio. Encore moins quand j'ai appris qu'il y avait une méthode pour enlever facilement la seconde peau amère* (appelée "tan", car elle est riche en tanins).
Avant, je faisais une entaille dans les châtaignes, puis je les mettais dans l'eau bouillante. Ou j'épluchais la première écorce, avant de les mettre à blanchir par petites quantités. Pour enlever la seconde peau, il fallait traiter les châtaignes encore chaudes, d'où les doigts brûlés !
Aussitôt rentrée à la maison, je me suis mise à l'ouvrage. J'ai sorti la lèche-frite de mon four et commencé à éplucher les châtaignes à l'aide d'un couteau pointu. Lorsque j'en ai eu pelé une bonne vingtaine, je les ai placées sur la lèche-frite et enfournées à 200°C pour 10 minutes. Pendant ce temps, j'ai continué mon travail d'épluchage de la première écorce. Puis, j'ai sorti la première fournée (les peaux rougeâtres des châtaignes avaient visiblement éclaté) que j'ai renversée dans un torchon et j'y ai frotté les châtaignes de manière à enlever le tan. Une grande partie des châtaignes se sont ainsi laissé déshabiller facilement. Les autres, les "récalcitrantes", je les ai remises au four 5 minutes supplémentaires, pour ensuite les frotter à nouveau dans le torchon et éventuellement terminer de les peler au couteau.
Au final, j'ai dû mettre 3 heures à éplucher mes 2 kg de châtaignes. Cela reste long, mais cette méthode m'a évité de (trop) me brûler les doigts et surtout m'a permis d'obtenir des châtaignes parfaites - à tel point que j'ai maintenant envie de m'essayer à faire des marrons glacés. (Ne reste plus qu'à trouver LA recette !) En attendant, j'ai placé le tout au congélateur sur les conseils de la productrice de châtaignes.
*Cette méthode est d'ailleurs à peu de choses près la même que celle proposée par Linda Louis dans son dernier livre consacré à la châtaigne.